Le président français Emmanuel Macron est considéré comme un des soutiens européens les plus affirmés à l’Ukraine. Mais la donne pourrait bien changer après la période électorale en France car l’éventualité d’un gouvernement du parti d’extrême droite Le Rassemblement national (RN) modifierait la position de la France dans le dossier ukrainien et sur la scène internationale, confie Nicolas Tenzer , enseignant à Sciences Po Paris, auteur de Notre guerre, le crime et l’oubli aux éditions de l’Observatoire.
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RFI : La France risque-t-elle de se retrouver isolée si d’aventure le Rassemblement national formait un gouvernement après les élections législatives ?
Nicolas Tenzer : Il est absolument évident que cela sera une catastrophe pour la France. Cela sera une catastrophe, bien sûr, parce qu’elle aurait perdu toute crédibilité, elle aurait perdu son statut, elle apparaîtrait véritablement comme l’homme malade de l’Europe. Et sur imagine des Conseils européens, des réunions internationales, du G7 ou d’autresoù l’on verrait Emmanuel Macron flanqué de Marine Le Pen ou de Jordan Bardella. Ce serait absolument terrible.
On imagine aussi bien que la plupart des services de renseignement d’autres pays hésiteraient à partager un certain nombre de renseignements sensibles avec la France. Donc, je crois qu’il ne faut absolument pas minimiser cette espèce de catastrophe qui surviendrait pour le pays. Si cela devait arriver, il devrait attendre énormément d’années avant que la France, avec un autre gouvernement, retrouve son statut et sa place.
En cas de gouvernement formé par le Rassemblement national, sachant que ce parti n’a jamais soutenu l’Ukraine dans sa guerre contre Moscou, que pourrait-il se passer ?
Concernant l’Ukraine, ce serait aussi une catastrophe. Alors certes, on a une sorte de faux-semblant aujourd’hui avec le Rassemblement national exprime d’adoucir son ton. La réalité, c’est que le Rassemblement national, que ce soit au Parlement français ou au Parlement européen, n’a jamais voté aucune résolution en faveur de l’Ukraine, ni aucune résolution condamnant clairement l’agression et les crimes de guerre russe. . Cela, c’est la réalité.
On voit un certain nombre de personnalités qui ont été élues au Parlement européen et certains des candidats aux élections législatives qui ont toujours affiché un soutien inconditionnel à Vladimir Poutinecertains même arborant un T-shirt à l’effigie du dictateur russe, donc ça veut dire que concrètement l’Ukraine serait complètement sacrifiée.
On dit souvent que le président a une sorte de prééminence en matière de politique étrangère et de défense, mais en réalité, ce ne serait une sorte de souveraineté partagée beaucoup plus qu’exclusive du président entre le président et son Premier ministre. Cela veut dire concrètement aussi que les parlementaires RN, s’ils avaient une majorité à l’Assemblée nationale, pourraient bloquer tout budget de soutien à l’Ukraine -, soit un budget directement de la France, soit un transfert de fonds vers l’Union européenne. .
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Et du côté de nos partenaires, nos alliés, comment pourraient-ils réagir ?
Quand on voit les échos d’un certain nombre de nos partenaires, bien, ils ne comprennent absolument pas la décision du président de la République, surtout après une séquence de quelques jours qui avaient précédé et qui étaient extrêmement positifs. La présence du président Volodymyr Zelensky et du président Joe Biden aux cérémonies du 80e anniversaire du débarquement, les rencontres personnelles en France entre Joe Biden et Volodymyr Zelensky, les déclarations communes entre le président Zelensky et le président Macron, avec les annonces du président sur l ‘envoi de Mirages, sur l’envoi d’instructeurs militaires. Donc tout ceci, c’était une séquence quand même assez exceptionnelle.
La France avait enfin compris la réalité du danger russe, avait dit que l’Ukraine pouvait frapper en territoire russe avec des armes françaises, les autres alliés d’ailleurs sont pour la majorité sur cette position. Et tout à coup, on a l’impression que tout ceci peut être remis en cause et que finalement la question de l’Europe, de notre sécurité et de l’Ukraine n’ont absolument pas jouée dans la décision du président de dissoudre l ‘Assemblée nationale.
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