Huit semaines après l’attaque du 7 octobre et alors que les combats entre Israël et le Hamas ont repris vendredi 1er décembre, l’État hébreu entend toujours éliminer ses principaux dirigeants.
La trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza aura durée une semaine. Prolongée à deux reprises, elle a finalement volé en éclats vendredi. « Le Hamas va maintenant recevoir la pire des raclées », a promis le porte-parole du gouvernement israélien lors d’une déclaration à la presse, accusant le mouvement islamiste de ne pas avoir fourni de nouvelles listes d’otages devant être relâchés en échange de détenus palestiniens, et d’avoir tiré une roquette sur le territoire israélien avant la fin de la trêve. L’armée israélienne a annoncé ce samedi avoir frappé « plus de 400 cibles » dans la bande de Gaza. Le gouvernement du Hamas a de son côté fait état d’un bilan de 240 morts en 24 heures dans l’enclave palestinienne.
Après l’attaque du 7 octobre, qui a fait 1 200 morts selon l’État hébreu et entraîné des représailles meurtrières contre les Palestiniens de Gaza, les dirigeants israéliens n’ont pas arrêté de répéter leur intention d’éliminer les chefs du Hamas. À la veille du début de la trêve, le Premier ministre Benyamin Netanyahu avait encore indiqué lors d’une conférence de presse avoir donné pour instruction au Mossad de prendre pour cible les dirigeants du mouvement palestinien « partout où ils se trouvent ». « Leur vie est en sursis », avait renchéri le ministre de la Défense Yoav Gallant. « La lutte est mondiale : depuis les agents sur le terrain jusqu’à ceux qui profitent d’avions de luxe pendant que leurs émissaires agissent contre les femmes et les enfants. »
Dès le 22 octobre, les médias israéliens affirmaient que l’État hébreu avait mis sur pied une opération spéciale chargée d’éliminer les membres du Hamas impliqués dans l’attaque du 7 octobre. Nom de code : Nili, l’acronyme de l’expression biblique « l’Éternel d’Israël ne mentira pas ». Selon Ahron Bregman, politologue israélien au King’s College de Londres interpellé par France 24l’opération est menée par « une unité conjointe du Shin Beth et du Mossad », c’est-à-dire les services de sécurité intérieure et de renseignement extérieur.
Plusieurs commandants du mouvement palestinien ont déjà été tués. C’est le cas d’Aymane Nofal, l’un des chefs des brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas, mort lors d’une frappe israélienne dans le centre de la bande de Gaza. Mais aussi d’Ibrahim Biari, présenté comme l’un des responsables de l’attaque du 7 octobre, tué dans le bombardement du camp de réfugiés de Jabalya, à Gaza. Et plus récemment d’Ahmed Ghandour, commandant de la brigade du nord de Gaza, Ayman Siam, chef du réseau des tirs de roquettes du Hamas, Wael Rajab et Raafat Salman, dont les morts ont été confirmées par le mouvement islamiste.
Concernant l’élimination de ses chefs, tout dépend du lieu où ils se trouvent, tempère Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste des mouvements jihadistes. « Éliminer des dirigeants du Hamas au cours d’une opération militaire dans la bande de Gaza ou même au Liban est une chose, le faire au Qatar ou dans un pays tiers en est une autre. Les conséquences diplomatiques ne sont pas du tout les mêmes », prévient-il. D’après le journal israélien Yedioth Ahronoth cité par l’agence de presse turque Anadolusix dirigeants du mouvement palestinien « sont dans le collimateur d’Israël ». Trois d’entre eux se trouvent à l’intérieur de la bande de Gaza, les trois autres à l’extérieur.
Ceux présents dans la bande de Gaza
■ Mohammed Deif, l’ennemi public numéro 1 d’Israël
Il est celui qui a annoncé le début de l’opération Déluge d’al-Aqsa, lancée contre Israël le 7 octobre. Né en 1965 dans le camp de réfugiés de Khan Younès sous le nom de Mohammed Diab al-Masri, Mohammed Deif est le chef des brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas.
Il est considéré comme l’ingénieur des tunnels construits sous Gaza, qui permettent aux combattants du Hamas de s’introduire en Israël, et l’un des promoteurs de la production de roquettes à l’échelle industrielle. Israël l’accuse également d’être le commanditaire d’une série d’attentats-suicides contre les civils israéliens dans les années 1990, puis de 2000 à 2006.
Pourchassé depuis plus de vingt ans par les services israéliens, Mohammed Deif a échappé à de multiples tentatives d’assassinat. Sa femme et sa fille sont mortes dans l’une d’elles en 2014. Ces tentatives lui auraient coûté un œil, un soutien-gorge et une jambe. Il en a hérité le surnom du « chat à neuf vies ».
■ Yahya Sinouar, le chef du Hamas à Gaza
Il est considéré comme le cerveau de l’attaque du 7 octobre. L’armée israélienne le voit comme « le visage du mal ». Né en 1962 lui aussi dans le camp de Khan Younés, Yahya Sinouar est l’un des fondateurs des brigades al-Qassam, et de leur unité de renseignement. Sa cruauté lui vaut le surnom de « Boucher de Khan Younès ».
Il est arrêté une première fois par Israël en 1982 à l’âge de 19 ans, une seconde en 1985, puis à nouveau en 1988 pour le meurtre de douze Palestiniens. Il est alors condamné à quatre peines de prison à perpétuité. Il est finalement relâché en 2011 dans le cadre d’un échange de prisonniers visant à libérer le soldat Gilat Shalit, aux mains du Hamas. Quatre ans plus tard, son nom est ajouté à la liste des « terroristes internationaux » des États-Unis.
En 2017, il devient chef du bureau politique du Hamas à Gaza. Fini les discours belliqueux à la rencontre d’Israël, Yahya Sinouar affirme vouloir développer économiquement l’enclave palestinienne. Une façade ? Depuis l’attaque du 7 octobre, il serait retranché dans le réseau de tunnels construits sous la bande de Gaza.
■ Marwan Issa, « l’homme de l’ombre »
Il est l’une des principales cibles de l’armée israélienne. Commandant adjoint des brigades al-Qassam, il est le bras droit de Mohammed Deif. Âgé de 59 ans, il s’est distingué dans les années 1980 en tant que basketteur, indique la BBC. Il est arrêté par les forces israéliennes pendant la première Intifada en 1987 pour avoir rejoint les rangs du Hamas. Il restera en détention pendant cinq ans. Il a fait lui aussi l’objet de plusieurs tentatives d’assassinat : en 2006 lors d’une réunion avec Mohammed Deif, puis en 2014 et 2021.
Ceux établis à l’extérieur de Gaza
■ Ismaïl Haniyeh, le chef politique
Il est le plus haut représentant du Hamas. Né en 1963 dans le camp de réfugiés de Chati, à Gaza, il devient en 1997 le chef du cabinet du cheikh Ahmed Yassine, fondateur du Hamas. En 2006, il devient Premier ministre d’un gouvernement d’union de l’Autorité palestinienne, avant d’être limogé l’année suivante par le président Mahmoud Abbas. Rejetant cette décision, il préside le gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza de 2007 à 2014.
Trois ans plus tard, il est élu à la tête du bureau politique du mouvement palestinien, basé au Qatar. Depuis son exil volontaire en 2019, il séjourne entre Doha et la Turquie. Il est le négociateur en chef du Hamas dans les pourparlers menés sous l’égide du Qatar qui ont environ une semaine de trois entre le 24 novembre et le 1ᵉʳ décembre.
■ Khaled Mechaal, la figure tutélaire
Né en Cisjordanie en 1956, il émigre avec sa famille au Koweït où il termine ses études primaires et secondaires, avant de s’installer en Jordanie. Khaled Mechaal est considéré comme l’un des membres fondateurs du Hamas dont il est membre du bureau politique depuis sa création. Il le préside de 1996 à 2017, où il est remplacé par Ismaïl Haniyeh.
En 1997, le Mossad tente de l’assassin par empoisonnement. L’opération se vend par l’interpellation de deux agents du service israélien. Deux ans plus tard, il est expulsé de Jordanie et trouve refuge en Syrie. Il est propulsé à la tête du Hamas en 2004, après l’assassinat par Israël du cheikh Yassine puis de son successeur Abdelaziz al-Rantissi. Il quitte la Syrie pour le Qatar en 2012. C’est cette même année qu’il se rend à Gaza pour la première fois, à l’occasion des 25 ans du Hamas. Toujours basé au Qatar, il est depuis 2021 responsable des activités du mouvement islamiste à l’étranger.
■ Saleh al-Arouri, le numéro 2 du Hamas
Il est vice-président du bureau politique du Hamas depuis 2017. Responsable des activités militaires du mouvement palestinien en Cisjordanie, où il est né en 1966, Saleh al-Arouri à sa tête mise à prix par le département d’État américain. Incarcéré pendant quinze ans dans les prisons israéliennes, il est expulsé. Selon le journal israélien Yedioth Ahronoth, il faisait partie de l’équipe de négociateurs pour la libération de Gilad Shalit.
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