Au procès du RN, le calcul des montants détournés sème la confusion annoncé par Le Point – Politique le
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Titre exacte donné par le journal était: Au procès du RN, le calcul des montants détournés sème la confusion
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Elle manifeste régulièrement sa réprobation par de vigoureux hochements de tête, plonge dans son dossier, le surligne, se lève pour aller murmurer à l’oreille de son avocat, replonge dans son dossier, prend des notes, ne perd pas une miette de la lecture de l’acte de renvoi (115 pages), qu’elle connaît pourtant par cœur et qui lui vaut d’être là, sur le banc des prévenus, plutôt que sur ceux de l’Assemblée nationale. Elle n’a pas encore dit un mot, mais le non verbal en dit long sur son état d’esprit : Marine Le Pen sera combative dans le procès que lui intente le tribunal correctionnel de Paris, devant lequel elle a été renvoyée avec vingt-six autres prévenus, députés européens, assistants parlementaires, collaborateurs de son parti, anciens ou toujours en fonction.
Les débats de cette troisième journée d’audience ont donné lieu à quelques empoignades au moment où la présidente s’est employée à « chiffrer » les « détournements visés par la prévention », autrement dit les montants imputés à chaque prévenu.
Ce chiffrage ne s’est pas révélé très clair, entre les auteurs principaux, les complices et les receleurs, sur trois périodes différentes et durant douze ans. Les calculs auxquels la présidente Bénédicte de Perthuis s’est livrée à voix haute n’ont pas fait consensus sur les bancs de la défense et on a frôlé l’incident d’audience à plusieurs reprises.
« On a fait des évaluations comme on a pu, c’est peut-être totalement faux »
« Marine Le Pen, 474 000 euros ; Jean-Marie Le Pen, 513 000 euros ; Fernand Le Rachinel, 815 000 euros ; Bruno Gollnisch, 1,04 million… » énumère-t-elle. La magistrate, qui fut dans une autre vie auditrice financière chez Ernst & Young, croise à présent les contrats « par assistant parlementaire » : « Catherine Griset [cheffe de cabinet de Marine Le Pen, aujourd’hui députée européenne], 298 000 euros ; Micheline Bruna [secrétaire particulière de Jean-Marie Le Pen], 550 000 euros ; Thierry Légier [garde du corps des Le Pen père et fille], 41 000 euros… » égrène-t-elle encore.
Les choses se compliquent quand s’additionnent les montants reprochés aux auteurs principaux (les députés européens) et ceux qui sont imputés au Rassemblement national, pris comme « personne morale » et dont les présidents furent tour à tour Jean-Marie Le Pen et sa fille. « On a fait des évaluations comme on a pu, c’est peut-être totalement faux (sic), mais on arrive pour Mme Marine Le Pen à 793 000 euros et à 1,34 million pour Jean-Marie Le Pen avec le RN pour la partie recel et en tenant compte de la complicité. Au total, on parvient au chiffre de 4,5 millions, dont 3 millions imputables aux auteurs principaux, mais il y a peut-être des erreurs », admet la présidente. « On vous a fait un petit tableau en pourcentage qui révèle que 47 % des détournements sont le fait de Jean-Marie et Marine Le Pen », poursuit-elle alors que ses tableaux sont projetés sur grand écran.
« Le dossier est-il en état d’être plaidé »
À nouveau, Marine Le Pen bondit de son siège et s’en va trouver son avocat avec son dossier sous le bras. Consciente du risque d’embrouillamini que ces chiffres approximatifs font peser sur les débats, la procureure intervient pour expliquer que tout va bien dans la mesure où « le tribunal apprécie souverainement la matérialité de sa saisine ». « La Cour de cassation est très claire sur ce point, sa jurisprudence est constante », soutient-elle.
Las ! Il n’en a pas fallu davantage pour que les avocats s’engouffrent dans la brèche ouverte par ces comptes d’apothicaire. « De quoi sommes-nous poursuivis ? Quelle somme est-ce que ça représente, qu’on soit tous d’accord ? » demande, patelin, l’un des plaideurs. « Je suis stupéfait par la teneur de ces débats. J’ai envie de dire : le dossier est-il en état d’être plaidé ? » tonne Me Rodolphe Bosselut, avocat de Marine Le Pen, constamment debout et rêvant toujours de faire renvoyer le procès. « Vous nous dites que vous allez faire supporter à la personne morale des contrats qui n’ont pas été mis à la charge des députés. On a un vrai sujet », dit un autre.
« Le système »
« Bon, il vous suffit de prendre les chiffres des contrats annexés dans l’ordonnance de renvoi, ceux qui sont en gras et les autres. Il me semble qu’on a tous compris », tente la présidente. « Ah non, strictement rien compris ! » bondit un avocat de la défense. « On a un vrai problème avec le recel, on a vraiment le sentiment d’être piégés », s’indigne son confrère. Jusqu’ici aussi calme que possible, la présidente se fâche d’un coup : « Il n’y a aucun piège, nous essayons de mettre les chiffres au clair, avec vous, plutôt que dans le secret du délibéré. Une telle accusation n’est pas supportable. » « C’est l’impression que j’ai », maintient l’avocat. « Eh bien, gardez vos impressions et, surtout, ne vous y fiez pas. »
La présidente évoque alors « le système ». « On a mis des chiffres en face des dates, on se basera sur le système », annonce-t-elle, soulevant, aussitôt dit, une nouvelle salve de réactions. « Elle a dit “on se battra contre le système” ? » chuchote sur son banc Marine Le Pen, qui a du mal comprendre. « De quel système voulez-vous parler ? Il y a un système ? » fait mine de s’étonner son avocat. « J’ai besoin de savoir ce qu’on me reproche au juste, pour préparer mes audiences », intervient Me François Wagner, qui défend plusieurs députés. « Très bien, maître, on y veillera », soupire la juge.
Marine Le Pen se défend à la barre
Il est 20 h 50 quand, enfin, Marine Le Pen est appelée à la barre. Le timbre de voix, si familier, est d’abord timide, mais, le naturel ayant vocation à reprendre le dessus, il s’amplifie très vite. Durant plus d’une heure, l’ancienne avocate qu’est la patronne du RN, poursuivie pour « détournement de fonds publics » et « complicité », livre une véritable plaidoirie pour elle-même, au risque de dévoiler à ses adversaires (le parquet, la partie civile) les principaux axes de sa défense. « Nous sommes allés devant le juge d’instruction, nous avons été interrogés sur une prévention précise, nous avons apporté des preuves et voilà que l’on nous explique aujourd’hui que les faits que l’on nous reproche seront considérés cinq ans avant et cinq ans après. Cette nouveauté va poser un problème. Bref, mes avocats feront leur travail », proteste-t-elle pour commencer.
« Ce que je voudrais faire ce soir, c’est lever les a priori, toutes les idées préconçues qui transpirent de ce dossier, poursuit-elle. D’abord, la direction de l’administration du Parlement européen n’est pas une direction neutre. C’est une direction politique. M. Martin Schulz [président du Parlement en 2015, à l’origine du signalement des détournements à l’autorité judiciaire française à cette date] est une personnalité politique. Disons-le clairement : si l’administration est neutre, sa direction ne l’est pas, et il serait assez malhonnête de ne pas admettre que nous sommes la bête noire de cette administration, qui vit dans l’idée que l’on doit participer à la construction européenne, docilement, et non la contester. L’idée que des députés démocratiquement élus puissent s’opposer à la construction de l’UE, en tout cas celle-là, eh bien, ça gêne. »
Aux yeux du Parlement, tout ce que nous faisons est suspect. Les assistants sont membres du parti ? Suspect ! Sûr, si on les avait recrutés à La France insoumise, ça serait passé crème.Marine Le Pen
Marine Le Pen s’abstient de dénoncer un procès politique, mais, à l’entendre, la dénonciation du Parlement, à l’origine de tous ses ennuis, serait bien, elle, de nature politique.
« Vingt-trois députés FN [élus en 2014], c’était insupportable pour eux », insiste-t-elle. « Aux yeux du Parlement, tout ce que nous faisons est suspect. Les assistants sont membres du parti ? Suspect ! Sûr, si on les avait recrutés à La France insoumise, ça serait passé crème (sic), mais là… Certains députés sont membres d’associations souverainistes ou de défense de la minorité chrétienne persécutée ? Hautement suspect ! Certains assistants travaillaient au siège du parti ? Suspect ! Eh bien, non, puisque leurs députés y travaillaient eux aussi. Le FN était financièrement fragile, il était pauvre. Suspect, il ne pouvait que se renflouer au détriment du Parlement européen. »
Elle poursuit : « Le Parlement voudrait nous faire croire, autre idée reçue, que le travail d’assistant parlementaire se limite au travail législatif. Eh bien, non, les assistants parlementaires ne sont pas des fonctionnaires, ils travaillent aux côtés d’élus du peuple, ils font un travail politique, indissociable du mandat parlementaire », soutient Marine Le Pen. « C’est quoi, la promotion, pour un salarié d’un parti politique ? Devenir assistant ! La voie royale pour espérer devenir un jour soi-même député. Les assistants parlementaires, c’est le vivier des futurs élus. C’est partout comme ça, dans tous les partis. Alors oui, en France, les assistants parlementaires font de la politique, et non, ça n’est pas forcément suspect. »
L’heure tourne et il est tard. « Voilà, Mme la Présidente. J’en ai sûrement trop dit, pas assez à mon goût, mais je suis bavarde. J’en suis navrée, mais je voulais vous faire entendre un autre son de cloche au moment où vous allez aborder les faits. »
Ancienne avocate et femme politique, Marine Le Pen a, somme toute, livré une belle plaidoirie. Oubliant juste un détail : dans cette enceinte, c’est elle, la prévenue.
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