Au Mexique, le président Andres Manuel Lopez Obrador a inauguré vendredi le train de l’isthme de Tehuantepec, la bande de terre la plus étroite du pays, située au sud-est entre les États de Veracruz et de Oaxaca. Il s’agit du premier élément du couloir interocéanique, l’un des grands projets d’infrastructure voulus par l’actuel gouvernement.
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Concrètement, cette voie ferrée qui relie les ports de Salina Cruz coté Pacifique et Coatzacoalcos dans le golfe du Mexique permet de relier les deux océans. Elle est une peu destinée au transport de passagers mais surtout au transport de marchandises.
En effet, première étape d’un grand plan de développement qui implique l’installation d’au moins un millier d’usines le long des rails, le train interocéanique est une porte ouverte vers l’industrialisation de l’isthme de Tehuantepec et a pour mais d’impulser le développement économique de la région.
« Ces espèces d’animaux vont s’éteindre »
Mais il est au cœur d’une polémique et soulève notamment l’opposition des communautés indigènes. Le scénario de cette transformation n’est effectivement pas voulu de tous au sein de la population locale.
Certaines communautés indigènes dénoncent des expulsions illégales à cause des travaux et plusieurs irrégularités dans le projet. « Nous ne sommes pas contre le développement, nous voulons juste que ce développement soit en accord avec les lois et les règlements qui existent et qu’il protège le milieu naturel. », estime Gerardo Aldeco, porte-parole d’un collectif d’associations de l’Etat de Oaxaca.
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En plus des conséquences sociales, ces opposants se sont avant tout regroupés quand ils ont vu les premiers dégâts causés par les travaux car dans la zone vivent également plusieurs espèces protégées, notamment des félins comme le jaguar. « Il y a des espèces endémiques, comme l’escargot mauve par exemple. Il vit seulement dans l’isthme, dans la partie où ils font les travaux, et assurément il va y avoir un impact fort et ces espèces d’animaux vont s’éteindre. », ajoute-t-il.
Parmi les secteurs qui espèrent profiter des futurs pôles d’activités autour du train, on retrouve, l’automobile, la pharmaceutique et la pétrochimie.
Ce projet de 300 km de rails bâtis sur une ancienne ligne de chemins de fer est certes un rival au canal du Panama qui, à cause de la sècheresse, n’a pas assez d’eau pour laisser passer tous les navires, mais cette liaison ferroviaire sera juste une alternative et ne pourra pas remplacer le canal.
Les armateurs sont d’abord des transporteurs de marchandises en mer, ils n’ont pas nécessairement besoin de solutions ferroviaires complémentaires. Mais ça peut être une solution.
Paul Tourret, directeur de l’Institut supérieur d’économie maritime Nantes Saint-Nazaire
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